Friday, November 30, 2012

Pourquoi tu veux appeler l'Endormeur.

Un psychanalyste dans le débat : Extraits de l'article de Charles Melman, Un psychanalyste dans le débat, paru dans le Journal Français de Psychiatre n°37, La famille et ses évolutions contemporaines, (Erès, 10/2012)
« [...] la question qui se pose aujourd'hui de façon très précise me paraît la suivante : de façon très claire, nous voyons se mettre en place une forme de famille, c'est-à-dire de lien entre le couple et le produit de ce couple, qui est un lien devenu ternaire avec expulsion, précisément, de toute référence à une autorité de type patriarcal. Nous voyons aussi se mettre en place un type de famille parfaitement originale, qui n'a pas d'équivalent, ni dans la culture ni dans quelque lieu que nous connaissions, et qui se nomme "la garde alternée". [...] On pourra simplement remarquer que, dans ce contexte, l'enfant n'est plus confronté à une sexualité habitée par l'esprit, mais à une sexualité qui est ramenée à ce qu'il en est du caractère prosaïque du rapport entre un homme et une femme à la recherche, l'un et l'autre, de leur satisfaction réciproque, et sans plus rien devoir à quiconque ni sans que leur geste, leur acte, vienne s'inscrire ou s'autoriser de ce qui est justement l'inscription symbolique dans une lignée. [...] On voit donc bien que ce qu'il en est de la question aussi bien de la place de l'enfant que de sa valeur, devient éminemment problématique. [...] Et... qu'il va beaucoup plus rechercher son identité dans l'appartenance à une collectivité de son âge que dans une référence à quelque autorité que ce soit, puisque l'autorité a disparu. C'est une évolution de nos moeurs que je crois très importante. La référence susceptible de faire autorité aujourd'hui, c'est-à-dire de faire que le pouvoir se voie légitimé, voire délégué dans son exercice (ce qui était le cas pour le père et la mère dans la famille patriarcale), se trouve aujourd'hui effacée, de telle sorte qu'évidemment l'ensemble du personnel qui a rapport avec lui se plaint de constater qu'il n'y a plus que le rapport de force qui soit susceptible de s'imposer, de prévaloir, et que justement il n'y ait plus de référent qui vienne asseoir la légitimité de quiconque dans tous les registres de l'éducation, y compris celui de l'enseignement. »

4 comments:

Anonymous said...

ben on est dans la merde !
ANARCHIE ATOMIQUE! serait-ce une redondance?

Zombi said...

Les propos de ce psychiatre relèvent du délire verbal. "Une sexualité habitée par l'esprit" ne veut rien dire. L'autorité familiale a peu à peu au cours des derniers siècles été déléguée à l'Etat, dont le moins qu'on puisse dire est il ne manque pas d'autorité.

plutoslo said...

Figure-toi que, pour moi, Charles Melman est un des plus grands esprits de notre temps. Par contre, je ne sais pas ce qu'il m'a pris de publier cet article sur mon blog, lequel devrait rester strictement une vitrine de mon travail. Un coup de folie sûrement, puisque je sais bien que la psychanalyse voyage mal. Quant au sens de "une sexualité habitée par l'esprit", si tu ne le trouves pas, je ne saurai trop te conseiller de chercher encore, ça ne sera pas du temps perdu.

Anonymous said...

J'ai rien compris. On dirait que la disparition du patriarcat rend la sexualité toute pourrie et détruit la société. Une sorte de décadence totale parce que les hommes ont un tantinet perdu de pouvoir. Si c'est ça, c'est effectivement du délire verbal... Mais c'est sûrement beaucoup plus compliqué.